LECTURE

Le choix de ce livre a été un pur hasard. C'est d'abord la couverture un brin vintage qui a d'abord attiré mon regard. Et oui en grande amoureuse du style des années 20 aux années 60 j'ai été attirée par la jolie demoiselle habillée de rouge.

Je me suis ensuite plongée dans la lecture du résumé et la pas de doute ce roman serait ma prochaine lecture. 

L'autrice Anne Gaëlle Huon raconte l'histoire des Hirondelles dans les années 20. Les hirondelles, ce sont des jeunes Espagnoles qui pour gagner un peu d'agent traversent les montagnes pour se rendre au Pays Basque pour travailler dans des ateliers de fabrication d'espadrilles.

Parmi ces hirondelles on y trouve Rosa. L'histoire commence en 1923 et les hirondelles se rendent à Mauléon. Là-bas Rosa va vivre des aventures incroyables entourée notamment des Demoiselles, un petit groupe de femmes qu'elle va rejoindre et qui va au fil des pages devenir  sa seule famille.

Ces femmes vont la prendre sous leurs ailes et la guider vers sa destinée. Une histoire d'amitié entre des femmes venues d'horizons différents.  Dans ce roman on y retrouve la joie, la tristesse, la folie, l'espoir et l'amour. Une histoire magnifique avec des personnages attachants.

Je vous laisse la découvrir.

 



En grande passionnée que je suis je me suis lancée dans la recherche d'information concernant ces "hirondelles" dont je n'avais jamais entendu parler.
J'ai trouvé bon nombre d'information à leur sujet et je vous en propose deux dont voici les liens :

Le premier, un témoignage poignant de Gaby Pascualena paru dans "Association Ikerzaleak,Maison du Patrimoine, 64130 Mauléon Licharre" 

"Gaby Pascualena, une « Hirondelle » de Mauléon Si vous utilisez cet article, merci de citer la source :Association Ikerzaleak,Maison du Patrimoine, 64130 Mauléon Licharre http://ikerzaleak.eke.org En raison des nombreux départs de Basques fuyant la conscription militaire obligatoire et répondant aux besoins de bergers en Amérique, alors que se développait l’industrialisation mauléonaise passant au fur et à mesure du stade artisanal au stade industriel, il y eut dès 1875 appel de main d’œuvre saisonnière venant du Sud, d’Espagne, de la vallée navarraise du Roncal de Salvatierra, Fago, Isaba à Ustarroz, pour les Irurozqui, Iturria ou Emerizaldu, d’Aragon pour les Blasquiz, Gil, Garcia, Gimenez et Rodrigo, dès le mois d’octobre pour rentrer chez eux en avril-mai par les cols de Ste-Engrâce ou Larrau par lesquels ils étaient venus. Ces Espagnols vinrent de plus en plus en grand nombre, jusqu’à former de 21 % de la population mauléonaise en 1891 à 31 % en 1911, il y avait 933 immigrés sur les 1581 ouvriers travaillant dans les 17 entreprises de 1911 à 443 immigrés sur les 952 ouvriers travaillant dans les 34 entreprises de 1936, avant que ces chiffres ne descendent à 138 immigrés sur les quelques 1 600 ouvriers travaillant dans les 14 entreprises des années 1950, 20 ans après la fin de l’époque des hirondelles. Le boom des années 1950-60 (donnant ses 4679 habitants à Mauléon en 1962) se fit plus avec une main d’œuvre locale des campagnes environnantes ou d’immigrés portugais (30 entreprises pour 2064-69 employés dont 280 étrangers contre 13 entreprises en 1985 et seulement 5 à 6 maintenant pour moins de 50 employés). Mais revenons à nos Espagnols et surtout à nos hirondelles que le travail de Véronique Inchauspé pour Ikerzaleak-Uhaitza, Mémoire d’hirondelles en 2001, retrace admirablement. ET JE RETIENDRAI LA VIE D’UNE FILLE D’HIRONDELLE, GABY PASCUALENA (1900-2001 ou 02) qui, dans le journal Sud-Ouest du 5 décembre 2000, à l’occasion de ses 100 ans, racontait à Marcel Bédaxagar, « une vie en espadrilles » comme elle le fit aussi en 2001 dans l’ouvrage de Véronique Inchauspé, p.55 : « Mes parents étaient espagnols et venaient faire des saisons en France pour travailler dans l’espadrille. Nous 1 Couture de la sandale aux usines Béguerie de Mauléon, début du XXe siècle étions 5 frères et sœurs qui sommes tous nés à la Haute-Ville. Mais dès l’âge de 12 ans j’ai commencé à travailler dans la fabrication de sandales, chez Béguerie » (et n’attendez pas de Gaby Pascualena qu’elle se plaigne du sort réservé aux enfants de familles modestes à l’époque. Le travail, c’est sa fierté, ce dont elle se souvient encore le plus facilement) « Je faisais dix heures par jour de travail. Dix heures… je gagnais 10 centimes de l’heure… c’était avant 14. Je ne me suis pas enrichie en travaillant, non… J’ai commencé à travailler à l’âge de 12 ans. Je me rappelle, le lendemain de la communion, j’étais partie voir le patron parce que je voulais travailler. J’avais dit à sa bonne que je voulais voir le patron –« Et tu crois qu’on dérange un patron comme ça ? On ne le dérange pas comme ça », elle m’avait dit. J’ai travaillé pendant 72 ans… On faisait le même travail que les adultes, parfois plus encore, sur des machines allemandes qui étaient formidables, on faisait des chaussures pour le monde entier…. Quand il y avait des patrons qui étaient en retard, de chez Béguerie, j’allais dans les autres usines pour donner un coup de main. Les patrons se prêtaient des ouvriers quand il y avait des commandes. Chez Cherbero, quand il pleuvait beaucoup, on ne pouvait pas travailler parce qu’il y avait des rochers qui empêchaient de travailler. Chez Béguerie, il y avait beaucoup de travailleurs. Et moi j’avais 12 ans. Et le soir, je portais encore du travail à la maison. Jusqu’à minuit je travaillais. J’étais piqueuse. Puis après, j’ai appris à travailler aux autres… En travaillant, c’était défendu de manger. Alors, moi, quand le patron venait, je me cachais avec les mains, comme ça. Puis son beau-père lui avait dit : -« Oh, j’ai vu une ouvrière, j’ai vu une ouvrière, elle déjeune ». –« Elle déjeune ? » -« Oui » -« Oh, ça m’étonnerait, ça m’étonnerait qu’elle déjeune » -« Ah, oui, oui, oui, moi-même je l’ai vue » Et puis je dansais aussi en travaillant. Alors le patron disait : « Qui l’a vue ? » -« Elle dansait, elle dansait, elle dansait… » « Ecoute » -il avait dit son beau-père : « Toi, tu l’as vue danser mais moi je ne l’ai pas vue, alors tu n’as qu’à aller lui dire toi-même ». Alors, il venait me dire qu’on me payait pour travailler et pas pour danser…. Moi, j’étais toujours la première à avoir fini. Pourtant, je n’avais pas le droit de travailler, il fallait avoir 14 ans. Alors un jour, le patron m’avait appelé au bureau. Je m’étais dit : « Il va me renvoyer » Et il Me dit : -« J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer » -« Ah, une bonne nouvelle à m’annoncer ? » -« oui, tu es la meilleure ouvrière de chez Béguerie. Alors du moment où tu es la meilleure ouvrière de chez Béguerie, tu vas être payée comme celles qui ont 20 ans ». Et moi qui croyais que c’était pour me renvoyer ! J’étais contente, eh, alors il me dit : -« Tu es la plus jeune et tu es celle qui en fait le plus. Alors c’est normal que tu sois payée comme celle qui ont 18 ans » Il m’avait dit comme ça. J’étais fière, eh « Qu’est-ce que tu sais faire ? » me disait le patron. 2 « Hirondelles » posant aux Allées de Mauléon en costume navarrais « Moi, je sais tout faire », je lui disais. Et il me croyait (rires) ; L’exode vers l’Amérique, puis la guerre de 14, le travail ne manque pas pour les femmes et les enfants : « Les hommes étaient tous partis à la guerre. On travaillait même le dimanche, en emportant du boulot à la maison ». Mais l’époque ne prêtait pas à rire, avec les noms de soldats morts à la guerre que l’on annonçait tous les jours. « L’homme avec lequel j’aurais dû me marier après la guerre a été tué. Depuis, je n’ai plus voulu me marier. Je préférais vivre avec mes parents ». Sans mener une existence de recluse pour autant. Gaby aimait danser, surtout la jota lorsqu’elle se rendait en Espagne…. Le quartier de la haute-ville, avec ses innombrables bistrots et son marché, elle l’a aimé, Gaby Pascualena. « Le mardi, tout le monde descendait de la campagne. Et ça chantait de partout, en basque, en français et en espagnol, parce qu’il y avait beaucoup d’Espagnols à la Haute-Ville, surtout l’hiver ! Mais le soir, les paysans rentraient sans le sou. Les hommes, ils « pintouquaient », les femmes faisaient leurs achats », rigole-t-elle. Pour elle, pas question de faire des dépenses incongrues. L’argent était plutôt rare dans une famille d’immigrés avec cinq enfants. Et lorsque ses parents sont morts alors qu’elle était encore jeune, Gaby Pascualena s’est réfugiée dans le travail. Pour devenir chef en fin de carrière. « J’enseignais le travail aux autres. J’aimais commander parce que je me commandais moi-même. Je ne supportais pas que les autres en fassent plus que moi, mais je n’admettais pas non plus qu’elles en fassent moins que moi ». Aussi dure avec elle qu’avec les autres, Gaby a ainsi travaillé jusqu’à l’âge de 72 ans. Soixante ans de labeur qu’elle revivrait si c’était à refaire. Et si elle le pouvait. Travailler pour elle, c’est l’usine et rien d’autre, ce qu’elle garde en elle depuis qu’elle est entrée en maison de retraite en février 1997, à 96 ans, après une longue vie dans le quartier de la haute-ville qui l’a vue naître le 5 décembre 1900. Car la maison de retraite, ce n’est pas vraiment son trip, « ce n’est pas rose tous les jours », affirme-t-elle, avant de reconnaître : « car j’ai mon caractère, moi aussi ». Sans doute le secret de sa longévité. Joël Larroque à partir de l’article de Marcel Bedaxagar dans Sud ouest dec. 2000 "

et le deuxième un très joli reportage diffusé sur arte tv





https://www.arte.tv/fr/videos/101596-003-A/au-pays-basque-des-espadrilles-et-des-hirondelles/


Je vous laisse découvrir 
A bientôt pour une prochaine lecture

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